Confinement, télétravail, distanciation sociale, … autant de façon d’isoler l’individu et donc d’affaiblir le collectif. Même si le mail, le téléphone et la visio maintiennent le lien, le collectif ne saurait s’en contenter. En effet, il en est ainsi : loin des yeux, loin du cœur.

Dès lors comment développer le collectif ?

En fédérant ?

Fédérer : rassembler, regrouper autour d’un projet commun.

Pour pouvoir fédérer il faut donc un projet commun comme support. Ce fut le cas lors de la coupe du monde de football 1996 avec l’équipe de France et son élan vers la victoire qui permis de fédérer la France autour de ses sportifs et de leur épopée. Moment de liesse, sentiment d’appartenance. Mais qu’en reste il une fois le projet commun terminé ?

Fédérer est donc un regroupement temporaire, sans notion de pérennité.

Qu’en est-il de la cohésion ?

Cohésion : propriété d’un ensemble dont toutes les parties sont solidaires.

La solidarité serait le ciment du groupe ?

Solidarité : sentiment d’un devoir moral envers les autres membres d’un groupe, fondé sur l’identité de situation, d’intérêts.

La cohésion se base sur la solidarité et donc sur un lien fort, un devoir entre les membres d’une communauté.

Mais comment se crée ce lien si ce n’est pas sur un projet commun ? On nous parle d’identité de situation. Il s’agit d’une identité de moments commun.

C’est donc là-dessus que le collectif peut se construire: un vécu commun qui définit le groupe.

L’exemple de l’armée

A l’armée c’est principalement le vécu commun qui créé le sentiment de cohésion et va jusqu’à faire naitre la notion de « frère d’arme ».

Ce vécu commun provient directement du partage de moments de vie particuliers :

moments initiatiques comme lors des formations initiales durant lesquelles on se découvre les uns, les autres et où l’on vie l’initiation à un nouveau monde ;

moments sacralisés telles les cérémonies militaires qui maintiennent les traditions et font naitre un lien entre le passé, le présent et le futur. Une continuité qui nous transcende et nous unit ;

moments de dépassement durant lesquels l’individu se fond au sein du groupe pour avancer collectivement et ainsi réussir ensemble comme lors de stages commando.

Ces moments partagés sont essentiels de par leur importance. Mêlant mise à nue individuelle et compréhension du collectif, ils constituent l’identité commune. Ceux les ayant vécus feront désormais parti d’un groupe qui se connait et se reconnait, ils seront « nous ».